Le poulet : cause de paralysie chez le chien ?
Depuis la diffusion d’un reportage sur les croquettes qui mettait en avant leur nocivité, les vétérinaires et industriels contre attaquent en faisant circuler de nombreux articles sur la toile. La dernière étude en date faite en Australie sur le lien entre le poulet cru et l’équivalent du Syndrome de Guillain Barré chez les chiens, n’a pas manqué d’attirer l’attention des vétérinaires qui mettent en garde les propriétaires contre les dangers de l’alimentation crue.
Ainsi dans un article paru dans la Dépêche Vétérinaire on peut lire :
La consommation de poulet cru est un facteur de risque de PNA chez le chien, potentiellement médiée par une infection à Campylobacter spp
Face à la diffusion de cette étude, le Dr Conor Brady docteur en nutrition canine irlandais, a décidé de réagir et a publié une réponse qu’il m’a autorisée à traduire pour vous en faire profiter.
LE POULET CRU EST TRÈS PEU SUSCEPTIBLE DE CAUSER UNE PARALYSIE CHEZ LE CHIEN …
Récemment, l’Université de Melbourne a produit une étude sur la polyradiculonévrite aiguë (en anglais APN) ou Syndrome de Guillain Barré (SGB) chez les chiens. Il s’agit d’un trouble nerveux périphérique à médiation immunitaire où le déclencheur suspecté est le pathogène bactérien Campylobacter spp. Dans un article intitulé » Le poulet cru provoque la paralysie chez les chiens « , l’université a constaté que près de la moitié de leurs chiens souffrant de SGB (13 sur 27, 48%) avaient des Campylobacter spp. dans leurs excréments. De plus, ils ont constaté que 98% des cas de SGB (26 sur 27) avaient été nourris avec du poulet cru (y compris des morceaux tels que le cou et les ailes). Partant de là, les auteurs ont conclu :
Le poulet cru dans le régime alimentaire est très susceptible d’augmenter le risque de développer une polyradiculonévrite aiguë chez les chiens en Australie
OK, à première vue, compte tenu des conclusions de l’auteur, cela n’augure rien de bon pour l’alimentation crue. Le poulet cru est certainement une source de Campylobacter et beaucoup de repas crus pour chiens sont à base de poulet cru. Qui plus est, Campylobacter est bien connu pour donner la courante. C’est la cause bactérienne de maladie entérique la plus commune dans le monde entier, avec deux millions de cas américains rapportés chaque année. Bien que les auteurs n’aient encore documenté qu’un seul cas d’intoxication à Campylobacter chez l’homme causé par un chien nourri au cru (Finley et al., 2006), ce cas a déchaîné les passions.
Inutile de dire que nos vétérinaires (Pete The Vet, Vétérans de Longford, U-Vet, pour n’en citer que trois) ainsi que les médias du monde entier (ABC news, News.com, Daily Mail, etc.) se sont empressés de saisir cette étude de l’Université de Melbourne, comme preuve supplémentaire que la nourriture fraîche dans son ensemble est dangereuse pour votre chien et que vous devriez seulement les nourrir avec des paquets de saletés transformées et inertes fabriquées en Chine.
Avant que vous ne fassiez quoi que ce soit, que diriez-vous de parler de contexte. Premièrement, est-ce que quelqu’un ici a déjà entendu parler de polyradiculonévrite aiguë ?! Allons, sur les milliers que vous êtes à donner du poulet cru, un de vos chiens a sûrement été terrassé ?!!! Non ?! OK, regardons la science pour un peu plus de contexte.
1. ENVIRON LA MOITIÉ DE CHIENS DOMESTIQUES PRÉSENTENT NORMALEMENT DES CAMPYLOBACTER DANS LEURS INTESTINS !
Environ la moitié de la population canine abrite Campylobacter dans leurs intestins. C’est une chose très normale pour les chats et les chiens, peu importe qu’ils soient à la nourriture sèche ou crue. Oui, il y a 37 espèces et sous-espèces dans le genre Campylobacter, mais la plupart ne sont pas pathogènes. Des études montrent à maintes reprises qu’entre 24 et 58 % des chiens sains et nourris avec une alimentation sèche renferment des espèces de Campylobacter (Olson et Sandstedt 1987, Wieland et al., 2005, Chaban et al., 2010). En fait, une étude de la région entourant l’université vétérinaire qui a produit l’étude (Australie du Sud) a noté une prévalence de Campylobacter de 40%, chez les chiens en bonne santé (Baker et al., 1999), bien qu’une grande partie de la population testée soit des chiens errants.
Mais lorsque les auteurs de cette étude ont trouvé presque exactement le même chiffre de Campylobacter chez leurs chiens SGB (13 sur 27, 48%), ils ont conclu que leur étude était “ la première à rapporter la prévalence de Campylobacter spp. chez les chiens domestiques en bonne santé en Australie et chez les chiens souffrant de SGB”, attribuant d’une certaine façon cette maladie rare à quelque chose qui, nous le savons, affecte jusqu’à 58% des chiens normaux, sains, nourris à l’alimentation sèche et crue et en même temps ignorant le fait l’autre moitié de leurs chiens SGB n’a pas testé positif pour le microbe ! Un retournement extraordinaire.
Pour réitérer ce point, peu importe que vous les nourrissiez au “sec”, vu que les chiens nourris au sec renferment aussi Campylobacter dans leurs intestins, juste au cas où vous pensiez que cela allait prévenir les attaques vicieuses de SGB chez vos chiens nourris crus, à moins que votre vétérinaire ne connaisse un aliment sec magique qui empêche réellement les chiens d’héberger ces microbes particuliers dans leurs intestins, chose sur laquelle je suis sûr qu’ils sont en train de travailler.
2. IL Y A TELLEMENT DE CAUSES DE SGB CHEZ LES CHIENS QUE C’EN EST RIDICULE …
Contrairement aux résultats de cette étude, les auteurs précédents n’ont trouvé aucun lien entre Campylobacter et le SGB chez les chiens (Holt et al., 2011). En fait, ces auteurs ont étudié le lien entre six microbes (Ehrlichia canis, Borrelia burgdorferi, Toxoplasma gondii, Neospora caninum, Campylobacter et distemper) et le SGB et ont trouvé que T. gondii était le seul coupable significatif.
Au lieu de cela, le SGB a été relié à une grande variété de maladies, y compris les vaccinations (Gehring et Eggars 2001) ainsi que les infections respiratoires et gastro-intestinales communes (Cummings et al., 1992, Cuddon 2002). D’autres auteurs ont trouvé un fort effet saisonnier, où le SGB était plus susceptible de frapper en automne et en hiver, ainsi qu’une cause liée à la race, les plus touchés étant les Jack Russell terriers et les West Highland white terriers (Laws et al., 2017).
Ironiquement et trahissant leur manque total de connaissance du secteur qu’ils visent à discriminer, cette étude a essayé d’expliquer l’effet de race en indiquant ce qui suit (italiques ajoutés par moi) :
… d’après notre expérience clinique, les petits chiens sont plus susceptibles d’être nourris de poulet cru en raison de la présence de petits os dans le poulet qui sont facilement mangés par ces chiens plutôt que de gros os charnus qui peuvent être donnés à des chiens de races moyennes et grandes.
Le plus accablant pour leur argument, c’est qu’il a été documenté que le SGB apparaissait chez des chiots qui ne mangeaient même pas de la vraie nourriture, où quatre chiots labradors en sevrage sur huit ont été frappés par la maladie (Cummings et al., 1988).
3. MAUVAISE TAILLE DE L’ÉCHANTILLON ET MAUVAISES MÉTHODES D’ÉCHANTILLONNAGE …
Cette étude parle de 27 chiens avec le SGB. Pour ceux d’entre vous qui ne font pas partie du monde scientifique, il s’agit d’un nombre pitoyablement restreint de cas avec lesquels travailler. Quand l’étude note que 26 chiens sur 27 (98 %) avec SGB ont été nourris de poulet cru mais seulement 13 chiens de contrôle sur 47 (26 %), mon penchant naturel serait :
a) vous avez besoin de beaucoup plus de chiens avant de faire des déclarations raisonnables et b) comment avez-vous choisi vos chiens de contrôle ?
Un groupe témoin est un échantillon aléatoire de la population normale. Un groupe que vous pouvez examiner et pour lequel vous pouvez vous attendre à des résultats normaux ou moyens. C’est ce à quoi vous comparez votre groupe de test, pour voir s’il se passe quelque chose. C’est très important en termes scientifiques. Dans cette étude, ils déclarent que le groupe de test (chiens avec SGB) étaient tous des clients et 98 % ont été nourris de poulet cru à un moment donné (alors que les Australiens sont les leaders mondiaux dans l’alimentation au cru, ils y sont tous). D’un autre côté, les chiens de contrôle appartenaient en partie à des clients, mais aussi à des «membres du staff» dont les chiens étaient en bonne santé. On ne nous dit pas combien de chaque a été utilisé, mais nous savons maintenant que les chiens n’ont pas été choisis au hasard. Je pense qu’il est juste de supposer, dans la mesure où il s’agit d’un hôpital universitaire vétérinaire qui est probablement parrainé par l’industrie de l’alimentation sèche (j’ai envoyé une demande d’accès à leur liste de donateurs pour 2017, bien qu’il me reste encore à trouver une université vétérinaire qui ne reçoive pas d’argent provenant de l’industrie de la nourriture ou des médicaments pour animaux de compagnie), que la plupart du personnel est dans le courant de la nourriture sèche et sont donc particulièrement terrifiés à l’idée de nourrir leurs animaux de compagnie avec de la vraie nourriture quelle qu’elle soit. Je ne vois pas trop ces chiens nourris de poulet cru de toutes façons !!!
De plus, pour une raison ou une autre, les auteurs ont échoué à équilibrer le poids moyen des deux groupes. Le groupe de chien SGB avait un poids corporel moyen de 8,5 kg tandis que le groupe témoin en moyenne 14 kg ! Lorsque vous considérez que les chiens plus petits sont plus susceptibles d’être nourris avec du poulet que les chiens de taille moyenne ou grande qui, eux, en consomment habituellement de plus gros pour éviter qu’ils ne les gobent, cette déviation pourrait être un facteur de cause à effet biaisant le fait que les chiens SGB étaient “plus susceptibles d’être nourris avec des ailes et des cous de poulet”. Oui, parce qu’ils étaient plus petits. Ce qui rend cela d’autant plus étrange, c’est que les auteurs déclarent clairement qu’ils sont conscients que les petits chiens sont plus susceptibles d’être nourris au cou et aux ailes de poulet. Bien que cette étude soit compliquée et prenante quand on creuse, ses résultats reposent en grande partie sur cette constatation que 98% des chiens SGB mangeaient du poulet cru alors que seulement 26 % des chiens de contrôle n’en mangeaient pas. Sans cette conclusion, toute l’étude n’a aucun sens. Ils ont besoin de ce chiffre là dedans.
4. POURRAIT-IL Y AVOIR D’AUTRES RAISONS POUR LESQUELLES LES CHIENS AVEC LE SGB EXPULSENT CAMPYLOBACTER DANS LEURS SELLES ?!
Non, je ne sais vraiment pas, est-ce qu’il y en a ? Les auteurs de l’étude semblaient si clairs, mais je résiste. Ils ont constaté qu’un pourcentage non inhabituel de 48 % de leurs chiens SGB expulsait Campylobacter (tandis que l’autre moitié ne le faisait pas), ont noté que ces chiens recevaient plus d’ailes et de cous de poulet crus que le groupe témoin (peut-être parce qu’ils étaient plus petits et que le groupe de contrôle était composé de chiens de l’équipe des vétérinaires universitaires), ont conclu que leur maladie neurologique était causée par le poulet (un raccourci impossible) et ont recommandé à tout le monde de se tenir à l’écart de toute nourriture crue pour chien.
Un peu comme les boutons de fièvre chez les humains malades qui semblent être en attente et apparaissent pendant les périodes de fatigue, cela pourrait-il être un sous-produit de la maladie, où le SGB les rend si malade qu’il en résulte une sprue tropicale dans les intestins des chiens affectés, où leur population normale de Campylobacter peut devenir hors de contrôle ? Nous voyons cela avec la gale chez les chiens, par exemple. Le demodex est quelque chose que presque tous les chiens (et beaucoup d’humains) ont sur eux tout le temps. Il faut un système très perturbé, affaibli ou très stressé pour lui permettre de se développer (donc les chiens sains ne développent pas la gale, c’est réservé aux chiens malades, vieux ou parasités en chenils).
Cela me rappelle l’argument “un peu de gras du steak” que vous entendez chez certains vétérinaires pour expliquer la pancréatite chez les chiens nourris au sec. Vous lui avez donné le « morceau de gras du steak », il est tombé gravement et douloureusement malade et les restes de table sont blâmés pour l’état de votre chien. Comme la goutte d’eau du proverbe qui a fait déborder le vase, ce morceau de graisse n’est certainement pas à blâmer pour cette horrible affliction. Les chiens sont des experts à manger de la graisse. Ils en tolèrent et en ont BEAUCOUP plus besoin que nous (Downey et al., 1980, Reynolds et al., 1995).
Ce qui s’est réellement passé, c’est qu’une vie entière de glucides épouvantables – deux fois la quantité que les humains devraient manger et de la pire variété et rapidement digérée (blé et maïs) à chaque repas de leur vie – détruit leur pancréas. Même la littérature de propagande de l’industrie du Pet food reconnaît que les chiens n’ont aucun besoin de glucides (AAFCO 2008, SACN 2010). Tous les glucides que vous “nourrisseur aux croquettes” leur donnez, ont besoin de beaucoup d’amylases pour les digérer, ce que le petit pancréas carnivore est anormalement chargé de produire tout seul (contrairement à nous omnivores pour qui la digestion des glucides commence dans la bouche avec la salive. Les chiens, en tant que carnivores, ont l’absence totale de cette étape, car ils ne mangent pas de glucides). Qui plus est, lorsque tout ce sucre est absorbé, la glycémie monte en flèche. Le pancréas doit alors travailler avec acharnement pour produire assez d’insuline pour équilibrer tout cela, quelque chose qu’il aurait rarement à faire dans la nature. À chaque repas. Comme les cellules saturent d’insuline, le pancréas doit travailler de plus en plus fort jusqu’à ce qu’il soit à bout. Encore la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Vous nourrissez alors votre chien avec un super morceau de gras de votre steak et l’organe est dans de sales draps. Vous emmenez alors votre pauvre chien qui se tord de douleur chez le vétérinaire pour vous entendre dire que vous êtes le fautif. Toi et ta fichue nourriture normale !
CONCLUSION : LE POULET CRU N’EST PAS LIÉ À LA PARALYSIE CHEZ LES CHIENS DE QUELQUE FAÇON RAISONNABLE QUE CE SOIT
Sur leur site Web, dans l’article de support pour la publication de cette étude, l’Université de Melbourne a écrit que le SGB est non seulement rare, mais que la plupart des chiens guérissent sans traitement.
Compte tenu de tout cela, le fait que tant de groupes vétérinaires soient si désireux de partager une telle étude comme preuve que les ingrédients frais dans leur ensemble sont totalement dangereux et devraient être totalement exclus pour les animaux de compagnie, est révélateur de la profondeur des prouesses scientifiques actuellement utilisées par eux en la matière.
La vérité est, une fois que vous jetez un coup d’œil derrière le rideau qu’est le grand spectacle de la nourriture sèche pour animaux de compagnie, vous ne pouvez pas faire autrement que le voir pour ce qu’il est, un grand cirque de fumée et de miroirs. Je pense au petit Oz, qui colporte furieusement son engin pathétique, appuyant sur des boutons et tirant des leviers, luttant désespérément pour garder le mythe vivant à vos yeux, vous consommateurs. Et vous ne pourrez pas l’oublier. Vous savez que tout ce qu’ils font et disent à compter de ce moment est entaché d’un monceau de conneries. À mon avis, les conclusions tirées de cette étude semblent en être un autre exemple.
Toute l’industrie des aliments pour animaux de compagnie est basée sur un énorme secret – malgré leurs déclarations étayées par des preuves scientifiques, aucune étude n’a jamais comparé un groupe de chiens nourris au sec à un groupe de chiens nourris au cru et a conclu que les chiens nourris au sec étaient mieux à tous les égards. En fait, il semble que ce soit tout le contraire. N’ayant aucune preuve pour soutenir l’utilisation de leur malbouffe sur les ingrédients frais, tout ce qu’il leur reste pour vous convaincre d’ajouter 5 € par kilo pour ce qui est l’équivalent des Weetabix avec des sabots de vaches et des pilules multivitaminées écrasées, c’est la fumée et les miroirs. Et la meilleure fumée est la peur. La peur de mal faire. La peur qu’ils tombent malade. La peur que vous tombiez malade. La peur que vos enfants tombent malades.
J’ai traité ce point plus que suffisamment, mais comme les ventes de nourriture sèche à base de céréales s’essouffle et chute dans le monde entier, pour être remplacées par des aliments pour chiens plus naturels et crus qui ne leur appartiennent pas encore, l’industrie de plusieurs milliards ne va pas laisser tomber sans se battre. La notion de peur et de danger continuera à apparaître, de plus en plus à l’avenir. Rien que le mois dernier, une seule étude a récemment trouvé des pathogènes dans un produit cru pour chiens et il a été partagé avec délectation par les vétérinaires du pays (pourquoi ne partagent-ils jamais les bonnes nouvelles concernant l’utilisation d’ingrédients frais ?). Ma réponse, lue par plus de 15 000 personnes sur Facebook, soulevait que même s’il est vrai que les produits à base de viande crue peuvent contenir des méchants, la nourriture sèche aussi, alors pourquoi cela a-t-il été ignoré ? En fait, alors que la nourriture crue pour chien n’a pas encore tué un chien ou blessé un seul humain, la nourriture sèche ne peut pas dire la même chose dans les deux cas. Blessures mises à part, le nombre de morts par contamination chimique et microbiologique de la nourriture sèche est absolument choquant.
Et encore, ceux qui devraient nous guider continuent de nous éloigner de ce qui est statistiquement une option plus sûre.
Il n’y a pas de débat entre les deux, pas plus qu’il n’y a de débat sur le réchauffement. Il n’y a que du non-sens biaisé par l’industrie et tous les autres. La peur est leur arme. La vérité est leur ennemi. Ce qui est vraiment effrayant, c’est que ce qui est vrai et ce qui est le non-sens de l’industrie deviendra de plus en plus difficile à détecter.
Ne cessez jamais de poser des questions sur les produits qui vous sont vendus et les personnes qui vous les vendent et nourrissez toujours vos chiens de nourriture fraîche.
Dr Conor Brady
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