Les maladies pancréatiques

Les maladies pancréatiques

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Rôle et anatomie du pancréas

Le pancréas est situé dans la cavité abdominale supérieure à proximité de l’estomac, du foie et de l’intestin grêle. Le pancréas est composé de deux parties ou lobes. Le lobe droit est situé près de la partie descendante du duodénum, qui est le premier segment de l’intestin grêle. Le lobe gauche du pancréas se trouve près de l’estomac.

Le pancréas assure deux fonctions :
– endocrine en sécrétant des hormones qui sont déversées dans le sang, notamment l’insuline.
– exocrine en fabriquant le suc pancréatique, riche en enzymes comme les amylases (digestion des hydrates de carbones), les lipases (digestion des graisses) et les protéases (digestion des protéines),  qui sont déversées dans le duodénum et participent à la digestion.

 

Les maladies du pancréas

– Pancréatite aiguë ou chronique : inflammation du pancréas.
– Insuffisance pancréatique exocrine : production insuffisante d’enzymes digestives par le pancréas.
– Diabète. Vous retrouverez plus d’informations dans l’article qui lui est consacré ici.

  • Les causes
    Pour la pancréatite : l’alimentation industrielle, l’obésité, la prise de médicament, facteur génétique.
    Pour l’insuffisance pancréatique : l’insuffisance de production d’enzymes et plus rarement une pancréatite chronique ou une tumeur.
  • Les symptômes
    Pour la pancréatite : apathie, vomissement diarrhée, fièvre …
    Pour l’IPE : perte de poids malgré l’augmentation de l’appétit, selles liquides, huileuse et grisâtres.

 

L’alimentation

Que ce soit dans le cadre d’une inflammation ou d’un manque de production d’enzymes, le pancréas peine à remplir son rôle. L’alimentation industrielle ou la ration ménagère ne vont que le solliciter inutilement et aggraver les différents symptômes. En effet une nourriture cuite, ou encore l’ajout de céréales ne peuvent pas être gérés dans le cas d’IPE puisque les enzymes ne sont pas sécrétés en quantités suffisantes.

Or certains professionnels de la nutrition se basent sur une étude de 2006 pour remettre en question le fait que les glucides fatiguent le pancréas. Leur argument est le suivant : les protéines et les lipides font sécréter la cholécystokinine (CCK), une hormone de l’intestin grêle qui active la sécrétion des enzymes pancréatiques. Donc les lipides et les protéines stimulent les sécrétions pancréatiques.

Ce point-là n’est pas discutable. C’est un fait scientifique et biologique. Mais il y a d’autres aspects à prendre en compte, notamment en ce qui concerne l’alimentation transformée et riche en glucides. Et là je laisse la place au Dr Karen Becker qui écrit dans son article sur la pancréatite :

De plus, les aliments que nous donnons à nos chiens et à nos chats sont entièrement transformés et dépourvus d’enzymes naturelles, qui contribuent à compléter l’alimentation de votre animal et à réduire le stress pancréatique. Ainsi, le pancréas peut vraiment vivre dans un état d’inflammation chronique et de stress parce que le régime alimentaire moyen des animaux de compagnie américains est mort (traité à haute température pour créer une longue durée de conservation) et est donc dépourvu de toute amylase, lipase et protéase enzymes naturelles qui seraient naturellement présentes dans les aliments crus. Le régime alimentaire en conserve ou en croquettes (nourriture sèche) que vous donnez à votre animal de compagnie oblige le pancréas à sécréter une abondance d’enzymes digestives. Si le pancréas ne fonctionne pas correctement, il en résulte une pancréatite.

Il faut également tenir compte du fait que le pancréas ne sécrète pas uniquement des enzymes digestives, mais aussi de l’insuline. Et que cette alimentation riche en glucides influe sur la production d’insuline en la “taxant” de façon excessive, ce qui va mettre le pancréas à contribution de façon intensive.

Je ne peux alors m’empêcher de me poser plusieurs questions :
– Les lipides et protéines font sécréter la CCK qui va jouer son rôle en stimulant la production d’enzymes pancréatiques. Et dans le cadre d’un régime naturel de carnivore, donc cru, les lipides et protéines font bien leur travail. La CCK et la gastrine sont étroitement liées dans le processus digestif. Et on sait que la protéine est le meilleur stimulant de la gastrine contrairement aux glucides. Et quand on parle de protéines on parle de viande et de poisson non transformés (voir l’article sur le mélange cru et croquettes). Mais qu’en est-il dans le cadre d’une alimentation hautement transformée ?

– Si le pancréas est sollicité par la CCK d’un côté et la production d’insuline augmentée de l’autre pour faire face à un apport élevé de sucre (glucides dont l’amidon) qui n’est pas censé faire partie de l’alimentation d’un carnivore, ne peut-on pas en conclure que le pancréas est sollicité plus que la normale et que donc il “fatigue” ?

 

Enfin, dans le cas de pancréatites les graisses cuites seront mal absorbées. Une autre erreur souvent commise est de favoriser un régime pauvre en lipides. Or il a été démontré depuis plus d’une décennie, qu’un régime pauvre en graisse n’améliorait pas les pathologies.

“Les idées reçues véhiculent la nécessité d’une alimentation pauvre en lipides. Or bon nombre d’études montrent que le pronostic de rémission clinique n’est pas amélioré par ce type d’aliments. Une étude récente montre que les symptômes sont mieux contrôlés en conservant le même type d’aliment que le chien avait au moment du diagnostic.  En l’état actuel de nos connaissances, le maintien d’un aliment d’entretien est préconisé”

Source

 

Résumons donc les besoins d’un animal souffrant de maladies pancréatiques :
– Une alimentation naturelle et saine
– Un apport en enzymes pancréatiques dans le cas des IPE. Vous en trouverez une liste ici

En pratique :
– Un régime cru classique : viande, os charnus, abats
– Privilégier  la volaille sans peau
– De la panse verte
– Du pancréas frais de porc ou de bœuf à donner à température ambiante, à raison de 50 g par 10 kg de poids de l’animal.
Les recommandations anglo saxonnes sont de 3 à 4 onces (85 g à 113 g) par 44 livres (20 kg) de poids de l’animal. Je vous ai donc fait une moyenne adaptée à notre système de masse français.

Enfin, cet article ne prétend pas que l’alimentation puisse guérir votre animal. Il a pour but de vous aider à concilier la pathologie dont il souffre et l’alimentation crue. Je vous enjoins vivement à effectuer un suivi strict de votre chien auprès d’un professionnel ayant une opinion positive sur cette alimentation.
Si votre praticien souhaite ajouter des suppléments à l’alimentation de votre animal (Vitamine B12, A, D, E, K), mentionnez les viandes, poissons et abats que vous lui donnez. De cette façon, il pourra ajuster les posologies et quantités des compléments en connaissance de cause.
De même, les conseils et l’accompagnement que nous vous apportons sur notre groupe Facebook, sont toujours basés sur le diagnostic posé par votre praticien et n’interfèrent ni ne remettent en question les traitements médicaux proposés.

 

Lecture complémentaire
Vous trouverez ici un article rédigé par l’équipe de Jen Jones sur le site Your Dog Advisor

 

Image : Source

 

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