Le mythe du chat difficile

Le mythe du chat difficile

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Il arrive, lorsqu’on change d’alimentation, que le chat refuse ce qui lui est présenté et il est souvent invoqué le fait que les chats soient “difficiles”. Régulièrement sur notre groupe Facebook des propriétaires de chats nous expriment leur inquiétude concernant l’abandon de l’alimentation habituelle, tant cela a été un casse tête de trouver la nourriture que leur chat accepte de manger.

Or le chat difficile est un mythe.

Tout d’abord être difficile c’est notre interprétation en tant qu’être humain et les industriels confortent les propriétaires dans cette idée en créant des aliments spécifique (Purina one, Royal Canin). La réalité du chat est toute autre et peut expliquer ses réticences devant le changement d’alimentation.

Il y a de multiples facteurs qui influencent le choix et la prise de nourriture chez le chat, que ce soit des facteurs environnementaux ou comportementaux.

Les chatons sont influencés par l’alimentation ingérée par la mère durant la gestation et la lactation. Ils sont également influencés par l’alimentation de leur mère à laquelle ils sont exposés durant le sevrage

Le chat possède un sens de l’odorat développé. Il possède 200 millions de cellules réceptrices, alors que l’homme n’en possède que 5 millions. Bien que le chien en ait 300 millions, le chat est doté d’une sensibilité plus accrue à une plus grande variété d’odeurs. Cela est dû à l’une des trois protéines réceptrices d’odeurs dans le nez, appelée V1R (vomeronasal type-1 receptor). Cette protéine donne à l’animal la capacité de distinguer une odeur d’une autre. Les chats en ont 30 (Young et al., 2010), là où l’homme en a 2 et le chien 9.  Le rat est tout en haut du podium avec 120 V1R !

Les félins ont un sens gustatif moins performant avec un peu moins de 480 récepteurs de goût, ce qui est moins que les chiens (1700) et que les humains (un peu plus que 9000). Ils ne possèdent pas de récepteur du goût sucré non plus.

Le chat choisit d’instinct l’aliment qui répond le mieux à ses besoins nutritionnels, c’est à dire un régime riche en protéines et pauvre en graisse. Il est aidé en cela par les récepteurs sur sa langue qui sont sensibles aux acides aminés. Ainsi les industriels développent des stratégies pour inciter le chat à manger, en ajoutant à l’alimentation des “palatants” ou le fameux pyrophosphate, appelé le “crack du chat”.
A l’instar du vison, autre carnivore strict, le chat modifie ses choix alimentaires pour réguler sa consommation de protéines, de graisses et de glucides, afin d’atteindre un objectif correspondant aux macronutriments de ses proies naturelles.

Le chat n’aime pas la nouveauté. Cette néophobie est d’ailleurs salvatrice pour les félins sauvages dans leur milieu naturel. Ce qu’ils ne connaissent pas est potentiellement dangereux.

Dernier point d’ordre pratique : le contenant dans lequel se trouve l’alimentation. On le sait les moustaches des félins sont très sensibles et bien qu’il n’y ait aucune étude sur la “fatigue des moustaches”, le fait de changer de contenant type assiette ou plateau, peut aider l’animal à manger avec plus de facilité.
Ainsi le Dr Gary Weitzman indique :

D’un point de vue anatomique et physiologique, il est tout à fait possible qu’une surstimulation des moustaches d’un chat puisse causer des problèmes. Chaque fois que les moustaches d’un chat rencontrent un objet ou détectent un mouvement, un signal est envoyé au cerveau. Dans le cas où trop de signaux ou de messages arrivent en même temps, le cerveau pourrait subir une surcharge d’informations, ce qui pourrait être stressant pour un chat.

 

 

Forts de tous ces éléments, nous comprenons mieux pourquoi le chat est “pointilleux” lorsqu’il s’agit de son alimentation. Mais ce n’est pas une fatalité. Si votre chat refuse ce que vous lui proposez, n’hésitez pas à poser sur une assiette ou un plateau, différents morceaux : viandes, abats, os charnus et poissons. Le but est de déclencher l’envie de manger, et ensuite équilibrer ses repas. Pour vous aider, nous avons compilé quelques astuces sur cet article.

En nourrissant au prey model, vous apportez à votre félin une alimentation biologiquement appropriée qui répond à ses besoins nutritionnels.

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Evaluation du stress des moustaches chez le chat

 

Taste preferences and diet palatability in cats

 

Crédit image : https://thedailycat.com/

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